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Courrier reçu de "Zone 52 éditions" le 4 avril:

Chers lecteurs, chères lectrices, Baby Trap 2 sera bel et bien le dernier roman de la Collection Karnage... avant un plus ou moins (très) long moment.

Ne pleurez pas, je m'explique :

J'ai toujours voulu que cette Collection soit portée par une seule motivation : la passion. Cela peut sonner bateau, mais c'est une réalité. Auteurs mal rémunérés, illustrateur pas mieux loti, budgets ultra serrés, éditeur bénévole, heures dépensées sans compter, bricolage à tous les étages, nous l'avons quand même fait... et en sommes plus que fiers.

Cette Collection a existé parce que nous le voulions, nous y croyions, et elle a représenté plus que quelques livres vendus sous le manteau à une poignée d'irréductibles ADUlescents nostalgiques. Elle a été pour nous un espace de liberté, un cri d'Amour à un genre que nous portons dans nos cœurs depuis toujours, tout autant qu'un passe-temps grivois.

Et j'insiste sur ce dernier mot : passe-temps. Non, nous ne sommes pas des professionnels (à une ou deux exceptions près), et cela même par choix. Le choix de faire quand cela nous chante, de la manière dont le souhaitons et sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit. Un luxe, et un espace de Liberté, je le répète, avec un grand L et des lettres de sang.

Pourquoi arrêter, alors, me demanderez-vous, alors que tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Eh bien tout d'abord, soyons honnête : après trois ans et demi à travailler (presque) seul sur cette Collection, à lire, relire et choisir un camion de manuscrits, à en gérer la mise en page, à coordonner les différents acteurs travaillant sur chaque roman (auteur, illustrateur, correcteur, imprimeur, libraires...), assurer les ventes, les envois et le suivi des quinze tomes publiés, je ne dirais pas qu'une certaine lassitude s'installe... mais pour sûr une petite routine.

Routine. Quel mot horrible. Ennemi intime de la passion. Nemesis du feu sacré. Et surtout annonciateur de l'érosion inéluctable de mon unique objectif quant à cette Collection : la qualité.
Car oui, contre vents et marrées mon unique souci a été pendant quinze tomes de vous proposer de courts romans gore dans des genres différents, écrits par des auteurs et autrices d'horizons variés, abordant des thématiques asymétriques, avec pour seul dénominateur commun une exigence qui ne souffre aucun compromis.

J'espère y être un peu arrivé.

Mais pour l'heure, le mot ‟ routine ” continue de laisser planer son épée de Damocles au dessus de cette belle Collection et il faut donc se rendre à l'évidence : il n'est pas de meilleur moment pour appuyer délibérément sur le bouton ‟ pause ”, voire même sur ‟ stop ”.

‟ Click ”. C'est fait.

Je voudrais donc profiter de ce (trop) long message pour adresser un ultime remerciement aux personnes sans qui cette série de livres n'aurait jamais vu le jour, et encore moins survécu.

Tout d'abord, je veux rendre un hommage immense aux onze extraordinaires auteurs qui ont donné de leur sang et de leurs tripes dans les quinze romans que compte la Collection. Merci pour votre confiance, votre inspiration, vos plumes qui méritent la plus ample des reconnaissances... et surtout l'esprit dans lequel vous avez participé à l’essor de Karnage. Nous avons parlé ensemble le langage de la passion désintéressée, généreuse et communicative. Vous êtes les vrais héros de la littérature pulp et moderne. Tout du moins les miens. Et je le pense très sincèrement.

La Collection n'aurait été qu'une moitié de Collection sans le talent incomparable de Will Argunas et ses visuels qui donné une vie propre à chaque roman. Pour être franc, jamais je n'aurais rêvé pouvoir un jour proposer un seul livre pourvu d'une si belle couverture. Alors quinze... Merci, Will. Mille mercis pour ta créativité et ta maestria.

Merci à Emilie Ouazi et Pascal Benvenuti qui ont relu les milliers de pages publiées depuis ces trois années, et qui les ont parfaites.

Merci aux libraires comme Metaluna, Hors-Circuits, Planètes Interdites, feu le Warlock... qui ont joué le jeu, ainsi qu'aux structures indépendantes qui ont été fidèles à la Collection depuis ses débuts (les Films de la Gorgonne, Medusa, Sin'Art...).

Enfin, le plus grand des remerciements s'adresse... eh bien à vous, tout naturellement. Dès le premier tome de la Collection, vous avez répondu présents, avez soutenu ce projet, et m'avez fait part d'un élan d'enthousiasme qui m'a porté jusqu'à ce quinzième tome. Cette Collection est la votre, et j'espère que vous avez aimé ce voyage, aussi sanglant a-t-il été.

Il temps pour la Collection de vous dire, non pas adieu (ce serait trop facile), mais au revoir (peut-être).
Et encore une fois, du plus profond du cœur : merci.

En attendant que les stocks de livres s’éteignent de leur belle mort, tous les livres pas encore épuisés resteront bien entendu en vente dans les librairies spécialisées et sur le site de Zone 52 Éditions : https://zone52.bigcartel.com/

Ciao,

Jérémie
Zone 52 Éditions