Ernest Jaubert

(07/1856 Digne-les-Bains - 01/1942 Dolomieu, Isère), France



Poète, conteur, auteur dramatique et traducteur de l'anglais, du grec ancien, du russe et du polonais nous apprend la BNF. S'il fut bien poète et ses recueils publiés et s'il traduisit probablement depuis l'anglais, il ne fut pas traducteur du russe et du polonais mais plutôt l'adaptateur enthousiaste, il ne connaissait pas ces deux langues. Enthousiaste car Ernest Jaubert appréciait réellement la littérature russe et souhaitait la promouvoir. Pour ce faire, il s'adjoignit les services d'émigrés russes, d'abord B. Tseytline puis Léon Golschmann, il ne s'agissait pas pour lui de s'approprier le travail d'autrui mais de l'usage à l'époque. Il travailla d'ailleurs en collaboration étroite avec Léon Golschmann au point où certaines traductions furent signées du pseudonyme collectif de Léon et Ernest Hellé.

Amateur éclairé de littérature russe, on lui doit en particulier des adaptations des auteurs classiques russes comme Tourgueniev, Pouchkine, Gogol, Tolstoï… En 1913, à l'époque de la publication des Contes Populaires Russes, Ernest Jaubert est connu pour ce travail promotionnel et ses œuvres personnelles, de la poésie; il est également conservateur du Musée Pédagogique de la Ville de Paris et co-auteur d'un manuel de lecture courante pour l'école primaire (La Conquête de la mer, G. Delarue 1894), il fut donc un choix quasiment naturel pour la librairie d'éducation de Nathan.

Lorsque Nathan lui confie la rédaction des Contes Populaires Russes, Ernest Jaubert a déjà consacré sa vie d'adulte à compulser la littérature russe. C'est donc en connaisseur qu'il concocte l'adaptation du folklore qu'il connaît bien. Pour présenter et expliquer son travail, il rédige une longue préface d'analyse du conte populaire et de ses sources et surtout un hommage à son inspirateur, Alexandre Nikolaiévitch Afanassiev (1826-1871), célèbre compilateur de contes populaires oraux qu'il recueillit, commenta et publia à partir de 1855 en Russie. Dans cette même préface, Ernest Jaubert explique son choix de débuter son recueil par un texte de Tourguéniev, La Prairie aux chevaux, qu'il avait traduit auparavant (in Récits d'un chasseur, traduit par E. Jaubert, 1891, Lecène, Oudin et Cie). Cette préface disparaitra hélas rapidement des rééditions laissant tomber dans l'oubli Afanassiev et transformant une nouvelle de Tourguéniev en conte populaire !

Une dernière particularité de ce volume en est l'illustrateur, Léon Tseytline. Cet artiste récemment arrivé de Moscou était probablement parent du B. Tseytline qui traduisit les classiques russes en collaboration avec Ernest Jaubert dans les années 1880-1895. Léon Tseytline est nommé aujourd'hui Zeytline, les hasards des transcriptions du cyrillique.

Après la publication de Contes Populaires Russes, Ernest Jaubert abandonne ses activités d'adaptateur pour se consacrer à la poésie. Il reviendra chez Nathan pour un second volume en 1930, Récits du terroir russe, sa dernière contribution à la littérature.




Sources : Ruth Schatzman in L'Homme Année 1991 Volume 31 Numéro 119 pp. 171-172 & Cosmopolis et l’homme invisible - Les importateurs de littérature étrangère en France, 1885-1914, par Blaise Wilfert, Actes de la recherche en sciences sociales, 2002/4 (n° 144) Le Seuil


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