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Émile Hinzelin

14 avril 1857-10 septembre 1937. (France)
Journaliste, romancier, poète, fondateur de la revue La Marche de France.

Émile Hinzelin est issu du milieu intellectuel lorrain. Son père travaille pour l'enseignement public comme agent général des écoles et il passe son baccalauréat à Nancy avant de fréquenter le lycée Louis-Legrand et la Sorbonne à Paris. Il devient professeur de philosophie tout en collaborant aux publications lorraines, il quitte l'enseignement dès le début du 20e siècle et se consacre au journalisme et à la littérature tout en donnant de nombreuses conférences. De conviction nationaliste alsacien, il est francophile, puis revanchard après la guerre 14-18, et devient à Paris l'un des spécialistes intellectuels de l'Alsace-Lorraine.
Il compte parmi ses relations Ernest Lavisse, historien et réformateur de l'enseignement à la fin du XIXe, directeur de l'École Normale supérieure et auteur de célèbres manuels d'Histoire pour les écoliers de la fin du XIXe (75e édition en 1895) ; Maurice Barrès qui co-signe un ouvrage avec lui (L'Alsace sous le joug), tous deux fervents patriotes; et même Raymond Poincaré qui préface l'un de ses livres (L'Alsace, la Lorraine et la paix).

En 1913 il participe très activement à la création d'un comité en faveur d'Erckmann-Chatrian, qui fondera en 1925 le prix littéraire du même nom. Ce prix est encore attribué aujourd'hui aux auteurs d'inspiration régionale, notamment Pierre Pelot en 2003.

Cet homme est donc représentatif du sujet alsacien mais également un représentant honoré de l'enseignement public (un prix de poésie à son nom sera d'ailleurs institué en 1945 avant de disparaître assez rapidement), et il est donc naturel, en 1913 toujours, de lui confier la rédaction de ce volume dans le projet de la toute nouvelle collection prévue pour la Librairie d'Éducation de Fernand Nathan.
La trajectoire des Légendes et contes d'Alsace est un exemple frappant de la littérature avant et après la première guerre mondiale avec une préface rédigée en 1913 par l'auteur - modifiée dès 1915 - puis l'ajout en 1923 de deux récits aux titres évocateurs : “Le Baiser de la France” et “L'Heure divine de la délivrance”, ces textes s'éclipsant probablement peu après la seconde guerre mondiale (date à préciser).
Par la suite les éditions des années 1960 seront non seulement privées de ces deux textes mais également de plusieurs nouvelles - l'ordre de présentation étant aussi complètement remanié - faisant passer le volume de près de 400 pages à 232 pages.
Quelques modifications ont été apportées à d'autre titres de la collection, Légendes du Monde Grec et barbare par exemple, mais il semble que le recueil d'Émile Hinzelin fut le seul à subir une telle métamorphose, victime des troubles historiques de son sujet.