==Commentaires sur Légendes et Contes d'Alsace== \\ \\ *//Observations sur la genèse de l'ouvrage :// Ce recueil alsacien fut //d'abord// intitulé **//Contes et Légendes d'Alsace//** : l'inversion qui le restituera finalement en **//Légendes et Contes d'Alsace//** est peut-être due au sous-titre de deux autres ouvrages, **//Vif-Argent - Contes et Légendes d'Alsace//** et **//Pâquerette - Contes et Légendes d'Alsace//**, de **Charles Guyon**, parus en 1890, et réédités plusieurs fois jusqu'en 1895, et possiblement à la publication, non datée (3 éditions sans mention de date recensées comme étant approximativement des année 20), mais contemporaine de ce deuxième volume de la collection chez Nathan, intitulée **//Contes et Légendes d'Alsace et de Lorraine//**, de **J. M. Rousseau**, parue chez Casterman.\\ \\ \\ *//Au fil des éditions :// De manière étonnamment discordante et contradictoire, après avoir été revu et augmenté à deux reprises (dernière en date de 1923), l'ouvrage est subitement considérablement abrégé cinq ans plus tard, en 1928 : 11 contes (sur 24) sont retranchés ! L'édition de 1952 (dont la parution de 1963 est une réédition) en fait revenir 6 des premières éditions, mais, dans le même temps, en enlève 3 autres qui avaient "survécu" en 1928, et en ajoute 5 nouveaux. \\ \\ En effet, après la transition du tout public au jeune public (et donc du [[type 0]] au [[type 1]]) pour les **//[[Contes populaires russes]]//** en 1926, celle des **//Légendes et Contes d'Alsace//** s'engage et fournit à l'imprimeur davantage de travail. Si la pagination propre à chaque conte reste la même, illustrations comprises, les permutations sont beaucoup plus nombreuses, et l'ensemble des pages se voit donc attribuer un nouveau numéro à partir du deuxième conte (le troisième de l'édition originale). C'est ainsi que 1928 voit la publication d'un **//Légendes et Contes d'Alsace//** au contenu considérablement tronqué.\\ Et contrairement à leurs homologues russes, les contes alsaciens ainsi retranchés n'auront pas la chance de se voir récupérés en vue de la composition d'un nouveau recueil. Cependant, grâce à l'apparition de la photocomposition, qui va faciliter la réduction de la police d'impression, certains réapparaîtront à partir de 1952, mais au détriment de trois autres, pourtant rescapés dans l'édition de 1928. \\ Il faut dire que les textes composant ce recueil sont écrits dans un style nettement plus soutenu (voire parfois précieux et ampoulé) que les textes de ses confrères de collection. Par ailleurs, **[[HINZELIN Émile|Émile Hinzelin]]** use de sa plume comme un peintre se sert de son pinceau : il dépeint chaque paysage avec la minutie d'un horloger suisse. C'est ainsi que //"La Légende de Sainte Odile"//, dont le texte débute à la page 23, commence en réalité page 33, après 10 pages descriptives offrant une "photographie verbale" du site. Dans //"Le Fantôme de la Schlittenbach"//, qui //compte// 10 pages, les 7 premières ne //content// pas grand fait (pour ne pas dire rien), elles peignent un lieu, plantent le décor, et le conte lui-même commençe à la huitième page, soit 2 pages avant la fin de celui-ci. C'est la possible raison qui fait que ce //"Fantôme"// n'apparaît pas dans l'édition de 1928. //"Figures mystérieuses de Rosheim"//, contemplation poétique sans action ni péripétie, a de même été évincée, peut-être en raison de la nouvelle destination du recueil censé désormais se tourner plus spécifiquement vers le jeune public. \\ \\ En 1952, Nathan décide de redonner à son recueil son titre originel : **//Contes et Légendes d'Alsace//**.